Sün Evrard

Sün Evrard

Extrait du site de Sün Evrard : (…) Je ne savais pas trop ce que faisait un relieur mais je me suis inscrite à une école, et par chance ça m’a plu. Mes années de lycée avec des cours de dessin et de peinture m’ont beaucoup aidée. Entre 1972 et 1976 j’ai donc suivi des cours de reliure, dorure et décoration à l’École de l’Union des Arts Décoratifs, rue Beethoven. Je suis devenue professeur de reliure dans cette même école où la veille j’étais encore élève (…). C’est toujours Riri qui m’a fait connaître Annie Persuy et celle-ci m’a chargée l’année suivante de prendre et de développer les cours de reliure à l’ Ecole du Vésinet.En 1983 les Éditions Denoël ont demandé à Annie Persuy un livre sur la reliure et elle m’a confiée la rédaction des chapitres techniques. Une seconde édition de ce livre intitulé « La Reliure » est parue en 1989 et des traductions en allemand et en espagnol ont suivi. (…) En parallèle, mon activité dans le domaine de la reliure de création contemporaine devenait de plus en plus le centre de mon intérêt. Aujourd’hui, mon activité d’enseignement se résume à des stages ponctuels. (…) En 1991, (…) un client m’a confié un manuscrit du XVème siècle en me disant : « Je ne veux surtout pas un pastiche ». Cette reliure a marqué le début d’une série d’essais sur la façon de protéger et d’habiller les livres anciens. Des discussions passionnantes avec des amis, dont Carmencho, sur la philosophie et la pratique de la conservation, m’ont amené à utiliser des techniques basées sur quelques idées simples : ne rien couper du papier du livre, éviter de le plier, ne pas faire de mise en presse forte. Utiliser que des matériaux neutres et des colles réversibles en contact avec le livre. Par mes goûts je suis plutôt minimaliste. J’aime les reliures qui respectent leur contenu, qui créent une harmonie subtile entre le livre et sa reliure. Mes recherches techniques et esthétiques sont entremêlées : un impératif de conservation aboutit parfois à une solution décorative originale, ou bien l’apparence rêvée d’une reliure demande une technique que je dois inventer de toute pièces. En 1995, la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris a consacré à mon travail une exposition intitulée « Liures et reliures ». Un catalogue illustré a été publié à l’occasion de cette exposition et Pascal Fulacher y a consacré un article dans revue Art et Métiers du livre (N 190, mars-avril 1995).